Qui est Formadiv'?

Formadiv' a pour vocation de former les professionnels de la petite enfance qui sont amenés ou qui souhaitent accueillir des jeunes enfants en situation de handicap. Titulaire d'un doctorat en sciences de l'éducation et ayant mené une étude de trois ans sur ce thème, je suis à votre service. N'hésitez pas à me contacter.

lundi 21 février 2011

Bulletin d'informations

Bonjour à tous,

L'entreprise commence à éclore et déjà 950 connexions en trois mois ! Pourtant toujours aussi peu de membres, l'instauration d'une vraie communauté nous permettrait d'échanger alors n'hésitez pas.

Enfin, pour alimenter les contacts vous trouverez ci dessous un bulletin type pour toute information complémentaire, que vous soyez parent, professionnel, strcuture privée ou publique. N'hésitez pas à m'envoyer un mail à tocqueville.melanie@orange.fr si vous souhaitez recevoir la version à remplir et je vous répondrai très vite.
Demande d’informations                        
Les champs marqués * sont obligatoires pour toute réponse 
Ҩ Renseignements individuels
□ M.  □ Mme   Mlle                       Prénom* : ……………………     Nom* : ………………………………………
Fonction : …………………………………………     Lieu de travail : ……………………………………………………
Adresse complète *:
Téléphone _ _ _ _ _ _ _ _ _ _                                    E-Mail* : …………………………………………………………
Ҩ Stage *
Sur quel stage souhaiteriez-vous obtenir des renseignements complémentaires :
□ Diversité et handicap
□ Création de passerelles entre les structures petite enfance (SPE) et le milieu scolaire
Introduire la philosophie pour enfants sur le thème du handicap
Ҩ Date souhaitée de période de stage* :
Du ___/___/___ au ___/___/___  (JJ/MM/AAAA)
Mois et année souhaités _____      20___
                                                             
A bientot

Mélanie Tocqueville

lundi 7 février 2011

Mais qui êtes vous M. Wood ?

Philip Henry Nicholls Wood a été reçu membre du Collège Royal des Médecins en Grande Bretagne en 1978. Il a été également professeur associé de recherche à l’Université de l’Etat de New York à Buffalo. C’est l’OMS qui fait appel à lui en tant que collaborateur, au sein d’une équipe internationale de travail. Wood précise qu’il a été appelé en tant que « taxonomiste amateur[1] » (1984). On lui confie la mission particulière d’intégrer les propositions françaises, et notamment celle du Professeur André Grossiord qui travaille à l’hôpital de Garches et qui a proposé une organisation distincte des déficiences et leurs conséquences. Wood va alors prendre conscience de la diversité des points de vue et comme il le précise :
 Les difficultés n’émanaient pas seulement de la nomenclature mais aussi de la confusion qui régnait au sujet des concepts de base.
            Il convient donc pour lui de redéfinir clairement ces concepts de base et c’est ainsi qu’en 1975, est présentée devant l’OMS, la première classification internationale des déficiences, incapacités et handicaps. Elle est adoptée en mai 1976 par l’OMS et publiée en 1980. Il est convenu que les travaux de l’OMS ne portent jamais de signature personnelle, de façon à ce que ce soit l’institution qui soit garante des avancées scientifiques. Mais ses dirigeants estiment que ses propositions n’étaient que de simples « masturbations intellectuelles personnelles[2] » (1984).
            Ainsi, pour souligner des idées personnelles et non pas l’OMS en tant qu’institution, ils publient le texte sous le label du nom d’un consultant extérieur à l’organisation. Cette anecdote met en évidence la difficulté à trouver un consensus conceptuel sur le thème du handicap. En effet, en parlant de « masturbations intellectuelles personnelles », les dirigeants s’attaquent principalement à l’idée défendue par Wood selon laquelle le handicap est inhérent à une conception sociale.
            Après ce revers institutionnel vécu par Wood, quelle ne fut pas sa surprise lorsque, lors de la conférence internationale de 1975, le document 75-15 à diffusion interne, fut  le plus demandé de tous. Placée devant le fait accompli, l’OMS, en tant qu’organisation mondiale, se doit de demander l’accord de tous les pays membres pour publier internationalement le livre correspondant à cette classification. C’est ainsi que Wood nous précise que l’URSS a déclaré ne pas être intéressée par la notion de désavantage social dans la mesure où « dans ce pays, personne ne se trouvait jamais en situation de désavantage social… [3]»(1984).
            Finalement, il faut attendre 1980 pour que l’ouvrage soit publié en anglais. En France, et là encore on voit la mésentente internationale, personne ne fait la publicité de cette classification. Et lorsque l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) décide d’en effectuer une traduction, les « puristes » se rendent compte que comparé à l’original anglais, la moitié des explications introductives est omise. En France, les décideurs de l’époque se refusent à porter un regard critique sur la classification de Wood et souhaitent donc en imposer le système au corps médical. Cette attitude a contraint certains médecins à entrer en « rébellion » contre les autorités, afin de leur faire reconnaitre la présentation figée de Wood. Mais cette bataille a été très lourde de conséquences dans la mesure où il y a eu un réel manque de dynamisme au sein de la recherche dans ce domaine, ce qui par voie de conséquence a freiné les avancées sociales en matière de handicap.
            C’est seulement en 1988[4] que le Centre Technique National d’Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les Inadaptations (CTNERHI) imprime la traduction complète, diffusée aux Presses Universitaires de France. Quelques critiques lui sont faites comme des imprécisions ou des oublis, toutefois l’esprit n’est pas altéré contrairement à la première traduction. Il est donc important de constater qu’il a fallu huit ans de combat pour que les lecteurs francophones puissent accéder à la CIH.
            En présentant Ph. Wood, nous nous rendons compte de la difficulté de mettre en place, notamment en France, un cadre conceptuel sur le handicap. En les classifiant ainsi Ph. Wood ne se doutait certainement pas qu’aujourd’hui encore le débat serait passionné.


[1] CHAPIREAU F. (1997) « Déclaration de Wood à une conférence prononcée à Stockholm en 1984 » in Article intitulé « Qui êtes vous M. Wood ? » p.173 à 175 in « Le handicap mental chez l’enfant » ESF Editions 1997, Collection la vie de l’enfant.

[2] CHAPIREAU (1997), ibid.
[3] CHAPIREAU (1997), ibid.
[4] Classification internationale des handicaps : déficiences, incapacités et désavantages, un manuel de classification des conséquences des maladies. Genève, OMS, CTNERHI, 1988, 203p